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Pénétrer dans l’atelier de KRISTELS est une expérience. L’intériorité et la chaleur qui s’en dégagent vous accueillent avec la bienveillance d’un sourire. Et les sculptures…impossible de les saisir, en suspension, dans ce creux où s’impose le silence.

Recueillement.

 

La dame nous ouvre son cœur.

 

Une pointe, du granit, et la faille archéologique

La matière se fissure et dans son secret se répand le vide. Ayant pris place, il structure la forme et autorise l’incongruité de l’assemblage ainsi présenté.

De là coule le souffle d’une vie en suspens qui dans un éclat hurle l’étouffement. Une manifestation avant la forme.

 

Entailler le bois, l’animer 

 

Dans l’obscurité intérieure, les mains délicatement effleurent le volume afin de lui permettre de commencer une nouvelle vie. La gouge racle, retire le surcroît, et offre au matériau le frémissement tactile. L’empreinte humaine se retrouve également dans ce travail de couture sur bois, lorsque l’artiste fait dialoguer la fragilité du cordon avec la dureté du matériau.

 

 

Un peu plus loin, un groupe de six bois élancés, incisés aux limites de la rupture, exhibe au regard de tous leurs entailles intimes. Dentelle organique. Et sur une sellette, une fêlure dans un bloc de chêne, possibilité d’une séparation afin que s’engouffre le vide, dévoile une présente absence. Enfin, de ces éclosions de fleurs, un jaillissement tellurique, un appel à la reverdie.

 

Le corps absenté récupère finalement sa légitimité dans un ensemble de racines aux lignes serpentines, singulièrement marquées d’une trace blanche. Chacun cherche son chemin.

 

Le vent incise sur le papier de fébriles empreintes

Modeler le papier humide, envelopper l’âme dans des courbes sinueuses, suspendre l’unité, et écouter son bruissement.

 

Au fil du tremblé de l’air, à l’extrémité de souples et élancées tiges dressées dans d’étroites briques, s’abandonnent de sensibles et aériennes surfaces de papier, toutes à l’écoute du feuilleté de ses émotions. 

 

Emprunter cette rue coudée, oser l’écart, l’émerveillement est là.

 

Mai 2013,

Sandrine Autin.

Kristels, un sculpteur entre ciel et terre

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